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TOUTCOM

15 novembre 2007

Les morts ne sont pas morts Les morts ne sont pas

Les morts ne sont pas morts

Les morts ne sont pas sous la terre

Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire

Ils sont dans la cave

Ils sont dans la foule…

C’est le souffle des ancêtres morts

Qui ne sont pas partis.

DE TOIT A MOI, PAPI

La parole dit : « tous ce qui vient de la terre- l’homme y compris -retourne à la terre ».

Ainsi la sève de ton enveloppe s’en est allée irriguer les veines de la terre, dans les entrailles ombreuses de ton ultime refuge. Mais le « souffle » entêté de ta vie chaque soir vient pleurer le silence bavard de tes pages dormantes. Tes dents t’en reste t-il encore Papi ; ont l’age du temps, mais ta langue elle, transcende le temps et conserve la jeunesse de l’instant. Sacré petit prophète de Papi !

SOS RIVE DROITE

…, par où commencer ? L’incertain m’habite d’urgence, l’urgence m’affole les sens, et ma pensée court après mon stylo…

Ici, sur la rive droite, ne font plus deux, les nouvelles- ou plutôt les fais sont d’une absurdité… mais là d’une absurdité a dérouter ton séculier sens de la logique d’habitat de la rive gauche ! Couche toi bien Papi – pardon ! J’allais dire : tient toi bien ! 11 septembre de l’an 200, la disjonction mentale du monde s’est exprimée en grands coups d’hécatombe apocalyptique, folie meurtrière qui en appelle d’autres dérives revanchardes… en perspective. Ainsi petit prophète de Papi, ta mise en garde n’aura pas servi à désamorcer la bombe latente sous nos pas au rythme mal cadencé dans notre course effrénée aux faux beaux idéaux de la rive droite nous avons marché dessus- pauvres aveugles de nous – Et … boum ! Quatre fois boum à l’épicentre du monde. Indicible réalité, monstrueuse plus spectaculaire que la plus hardie des fictions…

Je voudrai ne pas juger, mais seulement constater. « Dieu lui-même attend la mort des humains pour les juger » je voudrais pouvoir ne pas être plus exigent que lui. Etre moral, sans être pour autant moralisateur un temps soit peu juste sans m’ériger en justicier. Mais l’incertain m’habite d’urgence, l’urgence affole mes sens et ma pensée court après mon stylo… la différence culturelle Papi n’est plus –l’a-t-elle jamais été ? Source d’enrichissement mutuel. Pis, l’altérité est aujourd’hui une affreuse monstruosité. L’humaniste (de L. Frobenius à M.Griaule jusqu’à Strauss) clame que « les races ne sont pas d’une égalité mathématique, mais d’une liberté torque que l’égalité ne pas fonction d’une commune déviation de la grande famille des hommes, mais qu’elle se mesure à la lourdeur des bourses et à la puissance des biceps. L’un s’égosille que la civilisation n’est plus, n’a jamais été l’exclusif apanage de tel ou tel groupe humain mais qu’elle est l’ensemble des éléments matériels spirituels de la vie humaine, l’autre de lui rétorque toujours que la civilisation est là où il y a un idéal de modernité, modernité acquise par le groupe social- le sien sûrement qui a su non pas faire avec, mais composer en symbiose dompter et servi la nature pour la plier à ses fins capitalisant ainsi une somme de bien matériels connaissance scientifique et technique qui dont de lui un nom et de l’autre un infra homme

Or Papi, le dialogue suppose non pas la simple connaissance, mais la reconnaissance à l’autre de sont statut d’homme noir jaune ou blanc mais homme quand même ; avec tout ce qui cela implique. Tel est le postulat qui fonde toute relation d’écoute mutuelle et d’échange. Mais le fosse est grand qui sépare le rustique Dogon escaladant les falaises heurtés de Badjangara un sceau d’eau et le bureaucrate en costume qui, dans l’atmosphère feutrée d’un ascenseur, monte étages défuntes tours jumelles des Wolrd Trade Center, la désormais sinistrement célèbre « Babylone » des temps modernes…c’est aussi à S. Freud que l’histoire donne raison lorsqu’il nous dit que « les créations de l’homme sont aisées et la science et la technique qui les ont édifiées peuvent aussi servir à leur anéantissement ». L’échelle des normes admises est désormais bouleversée. L’étincelle d’un moment a fait s’éclater la poudrière d’une accumulation de frustration et de haine, frustration et haines elles-mêmes nourries de conflits idéologiques et culturels. Et l’on parle de fanatisme religieux contre le leadership et l’ordre public établi du capitalisme., de « fous de Dieu » contre gendarme du monde euro-centrisme…toute une littérature  de  belligérance  où le sens de la mesure  se noie  dans le flot dévastateur d’une passion criminelle. Les uns cautionnent, les autres condamnent, mus qu’ils sont par le sentiment de leur appartenance a un destin commun, à des intérêts commun en péril. L’intolérance religieuse et le conflit des « vérités » bipolarisent le monde. La foi est défigurée, travestie… prostituée a des fins égoïstes. Et l’on éventre, et l’on égorge, et l’on glabelle, et l’on charcute AU NOM DE DIEU PAR

LA MAIN

DE

DIEU VIA DES FOUS DE DIEU ! Hé ! et dans l’autre camp, l’on brandit une main revancharde tout aussi lourde de haine que folle de violence. AU NOM D’UNE JUSTICE SANS LIMITE. Justice sans limite, l’intolérance contraste des éléments juxtaposés (justice- sans- limite) n’a d’égale en absurdité, que la dérive morale de l’entreprise qui porte son nom : c’est d’une telle indigence d’esprit ! l’essence de toute justice n’est-elle pas le sens de la mesure ? sens qui a pour fonction de corriger notre demeure à nous et de réguler nos meurs ? la justice cesse d’être juste dès lors qu’elle n’a plus de limite ni à son camp d’expression ni à sa manière d’exprimer !... Oh pardonner ma langue Seigneur j’oubliais ma promesse de ne plus juger…

         Le moine Bouddha prêche que « ce n’est la haine qui met fin à la haine, mais l’amour ». Le vieux Bambara nous rappelle que « deux eaux chaudes ne sauraient se refroidir », le Pape violente sa senelité en des veillées de prières pour nous inspirer le même idéal de paix et de sagesse, et l’Imam enturbanné s’enroue la voix à clamer que « quiconque tue une vie humaine, tue toute une humanité !» Vraiment leurs voix ne noient dans la cacophonie Babylonienne des protagonistes, mues en bloc de pierre perméable au seul appel de Lucifer ! Le dialogue Papi, le dialogue est celui des canons et des coups de gueule hargneux ! L’échange est celui du mépris réciproque ! le partage est celui du plat saignant de la haine, plat puant horriblement l’argent, le pouvoir et triomphe de la bêtise humaine ! Dieu Allah – God ! Une larme pour l’humanité !

         Aussi longtemps que des majorités asservies aux contraintes de l’existence se sentiront laissés dans la répartition des ressources de notre planète, aussi bien que les régulateurs des affaires humaines ne renoncent pas la dépression politique, économique et morale, tant que ces majorités récalcitrantes auront le sentiment que la civilisation est un moyen de coercition aux services d’une soif de domination, il y aura toujours des frustrés barbues ou imberbes ou non- et difficilement une commune aspiration à un idéal de paix universelle pourrait cristalliser nos énergies !

         Nous sommes, prophète de Papi, entrés de plain pied dans ce que tu as qualifié « d’époque à la fois effrayante (…) et passionnante !». Aujourd’hui cette époque s’appelle « savamment » mondialisation, ou globalisation, ou encore transformation du monde en village planétaire. Ce qui suppose une mort lente, mais certaines, des frontières nationales, la création des marchés mondiaux où les plus forts risquent de phagocyter les plus faibles, sans égards pour quelque principe de « mesurisme » ou « d’humulitarisme » que ce soit ! Prie pour nous Papi, pour qu’au-delà du « tourbillon universel » émerge le statut de l’homme. Prie pour nous car les valeurs les plus caractéristiques de notre société sont en déliquescence pour avoir craché sur le passé, le présent se dérobe sous nos pieds et l’avenir nous claque la porte au nez. Orgueil, égoïsme et égocentrisme, voilà le dénominateur le plus commun aux fils de notre siècle. La bouche gercée de misère se meurt, intoxiquée devant la poubelle débordante de reliefs moisis de la bouche beurrée ! le vieillard ahane et se casse sous le poids de l’âge et de sa charge, sous le regard indifférent de ce fils qui n’est pas son fils, sirotant insouciamment son thé au grin où il s’évertue à tuer la monotonie du quotidien dans l’attente expectative d’un lendemain meilleur ! Ah Papi, pacifisme et grandeur d’âme sont désormais lâcheté, l’orgueil est bravoure, la générosité et la spontanéité sont naïveté, l’arrivisme et le calcul froid érigés en sens du pragmatisme…la bêtise humaine consacrée.

L’AUTRE ? CET AUTRE MOI-MEME…

         Nous sommes, t’avais-je dis sous le soleil de ton époque « effrayante et passionnante ». Aujourd’hui, l’audiovisuel, le net et le numérique charrient des images kaléidoscopiques qui, depuis l’autre coté de la mer, rythment notre existence jusque dans son expression la plus quotidienne : mode vestimentaire « chogobi » à la toubab, exhibitionnisme social, way of life mécaniquement calqué…nos corps vibrent désormais au bruit des autres. Dangereusement ! Dangereusement ? oui : le particulier se noie dans le général, l’identité dans la diversité. L’identité culturelle et civilisationnelle est en péril d’anéantissement face au triomphe imminent de l’universalité. De la formation des grand ensembles- les empires du Ghana et du Mali- au commerce de l’or, du commerce transatlantique au traite des nègres…jusqu’à nos jours la fusion de l’unique dans le tout s’est développé pour devenir d’autant plus évidente et irréversible que les nouvelles technologies de l’information et de la communication se perfectionnent et rendent les peuples et les cultures toujours un peu plus synchrones, toujours un peu plus contiguës et interdépendants : tout ce qui touche l’indien d’Amérique et se répercute aussitôt sur le malgache et vice-versa…

         Je crois en la révolution des « destins singuliers », comme l’a affirmé Cheick Hamidou Kane. Mais la mort de nos singularités m’effraie terriblement. L’autre, après notre conditionnement économique et politique a amorcé une entreprise doublement ethnocentrisme et paternaliste, une entreprise à deux faces : l’une négatrice- parce qu’elle s’emploie à tuer en nous notre « Être »- et l’autre créatrice –parce qu’en lieu et place de cet être, elle s’exerce à implanter le sien propre. Mais quitte en nous de transcender le tiraillement pseudo-dilemmatique de Samba Diallo, ou de périr comme il périt                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           

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